De retour sur le trône

mai 14, 2014 - 04:29 HAE

par Dave Cameron pour la LCH

Trois équipes des Oil Kings d’Edmonton, trois finales consécutives des séries de la Ligue de l’Ouest, deux titres du circuit et une deuxième apparition au Tournoi de la coupe Memorial MasterCard.

Jamais deux sans trois, n’est-ce pas? Bien sûr, il y a des similitudes. 50 victoires et un premier rang au cours des deux dernières campagnes, mais on parle ici de hockey junior où normalement d’une année à l’autre le groupe n’est jamais le même, malgré les efforts pour maintenir un noyau en place.

Avec le changement de joueurs, l’idée est de garder les éléments intangibles en place.

« Les deux autres équipes étaient très spéciales », affirme l’entraîneur-chef Derek Laxdal, un de ces fameux éléments intangibles.

« Il est rafraîchissant de voir que malgré le changement de personnel, nous obtenons toujours de bons résultats ».

Avant de jeter un coup d’œil sur l’équipe de cette année, revenons sur les deux éditions précédentes.

 

2011–12

Le poney devient cheval de course, le club d’expansion passait d’une première saison dans l’ombre avec seulement 16 victoires pour se hisser parmi les aspirants (à la première année de Laxdal derrière le banc) et ensuite remporter le titre de la Ligue de l’Ouest.

Leur premier choix au repêchage bantam, Mark Pysyk était le ‘Capitaine Cool’ par excellence, le scellant relax sur la patinoire comme à l’extérieur d’un groupe de joueurs formés au sein du club. L’alignement a été solidifié à mi-chemin avec l’arrivée de l’attaquant Henrik Samuelsson et du défenseur Cody Corbett du Minnesota.

Démontrant leur vitesse et leur talent, les Oil Kings ont remporté le titre de l’Association Est avant d’éliminer les Winterhawks de Portland en sept matchs. Marquant ainsi le début d’une séquence d’affrontements au sommet entre ces deux clubs.

Edmonton a frappé un mur au Tournoi de la coupe Memorial MasterCard à Shawinigan, mais le succès a été résonnant dans les années à venir.

 

2012–13

Plusieurs membres de l’équipe originale des Oil Kings étaient toujours en ville malgré le départ de Pysyk et des joueurs de 20 ans Rhett Rachinski (un autre membre originaire des Oil Kings) et Jordan Peddle, le meilleur duo de la ligue en désavantage numérique et deux des meilleurs joueurs de troisième trio du circuit.

 

Reprise du duel contre les Hawks en finale, cette fois remportée en six matchs par le club de l’Oregon. Deux facteurs ont conduit à ce résultat.

D’abord, Portland comptait sur Seth Jones sur la patinoire contre un Griffin Reinhart dans le plâtre pour Edmonton.

L’autre, un peu moins évident : un léger avantage au chapitre de la vitesse. Rachinski, véritable danseur sur glace et le regretté Kristians Pelss, l’éclair letton avec une explosivité de classe mondiale. De l’autre côté après avoir été des joueurs de quatrième trio chez les Winterhawks les rapides et talentueux Nic Petan et Brendan Leipsic  (une copie de Pelss) étaient devenus les têtes d’affiche du club, à égalité en tête des marqueurs du circuit, avec un temps d’utilisation conséquent.

Rappelons que les Oil Kings alignaient alors pas moins de cinq fils d’anciens joueurs de la LNH : Keegan Lowe, David Musil, Michael St. Croix, Samuelsson et Reinhart.

 

Bienvenue en 2013–14

Quelques joueurs du groupe original étaient toujours de la partie, mais on parle ici clairement d’une année de transition. Reinhart, alias le ‘Gros Chat’ en était à sa deuxième année comme capitaine, avec une deuxième expérience aux Mondiaux juniors et il revenait d’une deuxième participation au camp des Islanders de New York. Il a connu la meilleure de ses trois excellentes saisons dans les rangs juniors.

Le principal point d’interrogation se situait à la ligne bleue.

Durant les séries éliminatoires de 2012, un effort à la Guy Lapointe-Serge Savard-Larry Robinson a été réalisé par Pysyk, Reinhart et Lowe pour mener le club. Solide dès son arrivée à mi-chemin durant la saison, Corbett a constaté la différence sur le plan physique dans sa transition entre les rangs secondaires et la Ligue de l’Ouest. Ashton Sautner était un joueur de 17 ans talentueux, mais nerveux.

« Les pertes à la ligne bleue étaient la principale question à résoudre », affirme Corey Graham, descripteur des matchs des Oil Kings qui a vu chaque minute de jeu de l’équipe au cours des trois dernières saisons.

« Pysyk il y a deux ans, puis Keegan Lowe, David Musil, Martin Gernat — on regarde tout cela et on se dit : ‘Qu'est-ce qui va se passer’? »

« Griffin Reinhart a certainement été l’ancre durant tout ce temps et il a élevé son jeu d’un cran. Cody Corbett a été fantastique. Ashton Sautner a été le genre de gars sur lequel on se posait des questions et il a aussi fait mieux que l’année précédente. »

Corbett est passé d’une saison 2012-2013 dans l’ombre pour devenir un des meilleurs défenseurs offensifs de la ligue. Sautner a présenté une fiche de plus-59 (vous avez bien lu!!!). Les jeunes Aaron Irving et Dysin Mayo sont devenus des réguliers, avec de l’agressivité et une offensive semblable à ce qu’offrait Pysyk, et comme Musil la saison précédente, Blake Orban est arrivé en provenance des Giants de Vancouver comme un autre vétéran greffé au groupe.

« Nous avons eu une rotation dans l’alignement », a indiqué l’entraîneur adjoint Steve Hamilton, responsable de la défensive. « Il y a des changements certes, mais nous avons connu une belle croissance à l’intérieur du groupe ce qui est essentiel au hockey junior. »

« J’étais très fier de nos défenseurs cette année. Ils ont profité de l’occasion qu’ils ont eue et ils méritent tout ce qui leur arrive. »

Curtis Lazar, jeune fringant au rythme de travail élevé et prêt à tout est devenu un régulier au sein du premier trio, et il n’a pas dérogé de son style à fond la caisse. La transition de cette équipe s’est avérée une transformation.

« Nous comptions sur plus de talent brut les saisons passées. Nous avions une force de frappe, particulièrement sur l’attaque à cinq où l’adversaire touchait rarement à la rondelle », raconte le choix au repêchage des Sénateurs d’Ottawa.  « Cette année, nous avons l’impression que nous pouvons nous frayer un chemin vers les victoires par un but en travaillant et c’est une autre belle expérience à vivre. »

Mitch Moroz (le meilleur espoir des Oilers chez les Oil Kings) présente toujours un potentiel d’attaquant de puissance et il a été utilisé à toutes les sauces, du premier au quatrième trio. Cette saison, il est devenu un producteur offensif régulier, aux côtés de Samuelsson et du joueur de 20 ans Reid Petryk comme trio le plus efficace de la Ligue de l’Ouest.

« La différence cette année est que nous sommes un peu plus défensifs », raconte Samuelsson. « Nous avons beaucoup de bons patineurs en défensive, ce qui aide notre attaque à démarrer même si nous n’avons peut-être pas autant de joueurs de talent qu’avant. »

« Je sens qu’on est un peu plus gros et forts cette année, ce qui nous aide à épuiser les défensives adverses. »

Chaque équipe junior qui connaît du succès compte sur un jeune athlète sorti un peu de nulle part pour devenir un joueur de premier plan match après match. Ainsi donc, l’ailier Brett Pollock, admissible au prochain repêchage, mais qui n’a pas joué dans les séries l’an dernier est maintenant est utilisé à la gauche de Lazar et figure au 34e rang des patineurs du plus récent Classement du Bureau central de dépistage de la LNH alors qu’on se demandait il n’y a pas si longtemps si son nom serait même mentionné dans les rondes tardives cet été.

Ailleurs dans l’alignement, l’immense Brandon Baddock et le solide Brandon Ralph participent à l’attaque en plus d’y ajouter du muscle. Luke Bertolucci joue le rôle du petit joueur intelligent.

À sa deuxième saison, le Letton Edgars Kulda est devenu un incontournable. Plus gros que son ex-compatriote Pelss, il offre la même ténacité. Le Danois Mads Eller — frère cadet de Lars des Canadiens de Montréal – a pris une demi-saison pour s’ajuster, et il offre une belle vitesse à l’équipe.

« Un des plus grands aspects cette saison est l’absence de super-vedettes », raconte Hamilton. « Par contre, nous sommes probablement plus robustes et plus tenaces, nous jouons sur l’ensemble de la patinoire au lieu de nous concentrer sur les occasions de marquer. »

Ce qui était prévu était le changement sans heurts du partant athlétique Laurent Brossoit vers son dauphin, le toujours tranquille Tristan Jarry, espoir des Penguins de Pittsburgh.

La surprise aura été le départ du directeur général Bob Green, directeur par excellence en titre dans la Ligue de l’Ouest qui s’est joint à l’organisation des Oilers et qui a été remplacé par son adjoint et dépisteur en chef Randy Hansch, dans ce qui a été une autre transition harmonieuse.

Petryk et Riley Kieser ont une fois de plus illustré l’approche partagée de Green et Hansch d’ajouter des leaders de 20 ans, dans les deux cas ramenant des gars chez eux.

« Je crois que nous sommes un club plus complet cette année », estime Laxdal. « Nous pouvons jouer des matchs de 2-1 et de 5-4 quand il le faut, mais je crois que nous avons une structure et une chimie d’équipe semblables. C’est le signe du bon travail de notre personnel d’entraîneurs, de notre direction et de notre personnel de dépisteurs. »

Dave Cameron couvre les activités de la Ligue de l’Ouest pour Sun Media.